Des avions « Made in USA » pour Airbus

 
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Pour Airbus, le rêve devient enfin réalité puisqu’il a pu inaugurer ses tous premiers avions « Made in USA ». L’avionneur européen ne s’est d’ailleurs pas privé et a organisé, pour l’occasion une inauguration en grandes pompes.

Airbus : un avionneur américain

Si auparavant, il n’était qu’un avionneur européen, Airbus peut désormais se vanter d’être un avionneur américain à part entière. C’est d’ailleurs le discours que le patron du groupe, Fabrice Brégier, a tenu devant les 260 salariés qui vont travailler dans cette nouvelle usine portant fièrement le drapeau américain. Il s’agit d’une usine d’assemblage située à Mobile, en Alabama. Elle occupe l’ancienne base militaire de Brookley qui fabriquait autrefois les avions de la Seconde guerre mondiale et couvre ainsi une superficie de 47 hectares. Même si l’usine est opérationnelle depuis longtemps, la moitié du complexe est encore à bâtir.

Logo Airbus

Une inscription inaugurale

Pour marquer l’évènement dans l’histoire, Airbus a fait graver sur la queue du premier avion assemblé dans cette usine l’inscription :

«  This aircraft proudly made in the USA by the Worldwide team of Airbus » qui signifie « Cet appareil a été fabriqué avec fierté aux États-Unis par les équipes internationales d’Airbus ».

Une production massive prévue

Airbus s’est implanté aux États-Unis pour ravir à son principal concurrent, Boeing, quelques parts de marché et de réduire ses coûts de production. D’ailleurs, pour accroître son chiffre d’affaires, l’avionneur désormais américain projette d’assembler quatre appareils par mois à partir de 2018 soit entre 40 à 50 avions par an.

Pour l’heure, Airbus se cantonne à l’assemblage de quelques unités appartenant à la famille de son best-seller : le monocouloir A320. On pourra donc y retrouver les A319, A320 et A321. Le premier appareil assemblé par cette nouvelle usine sera livré au printemps 2016 à la compagnie américaine JetBlue.

À partir de 2017, la nouvelle usine se lancera dans l’assemblage de l’A320 Neo qui est la version remotorisée et plus économique de l’A320.

Bientôt un millier d’employés

Lorsque l’usine à Mobile atteindra le summum de sa production, Airbus compte augmenter l’effectif de son personnel à un millier de salariés. Soulignons que l’avionneur a dû débourser 600 millions de dollars pour la construction du complexe et pour un retour rapide sur investissement, il compte s’investir à fond dans ses activités. Même si un quota de quatre avions par mois a été évoqué pour 2018, l’usine peut en produire le double.

Empièterait-il sur les plates-bandes de Boeing ?

Cela semble bien être le cas puisque non seulement l’usine occupe le pré carré de Boeing, mais il lui a déjà ravi 20 % de sa part de marché. En effet, si trois ans auparavant, Airbus détenait 20 % de la part de marché américain, depuis qu’il est sur le sol américain, il en détient 40. Airbus a d’ailleurs envoyé clairement un message à Boeing en déclarant qu’il était aux États-Unis pour y rester. Pour l’avionneur européen, c’est une chance d’avoir réussi à s’y implanter puisque le sol américain représente aujourd’hui le plus grand marché d’avions monocouloirs au monde. Cette implantation lui permettra donc de répondre à la demande en accélérant sa cadence de production. L’avionneur a d’ailleurs déjà mené sa petite étude de marché et a déterminé que la demande en nouveaux avions en Amérique du Nord tournera, d’ici à 2036, autour des 5 000. S’implanter aujourd’hui lui donne donc assez de temps pour s’améliorer et se développer afin de pouvoir y faire face sans problème. Soulignons que son arrivée sur le sol américain tombe à pic puisque de nombreuses compagnies sont déjà en train de renouveler leur flotte.

Un avantage économique certain

Outre faire plus de bénéfices, vendre plus d’avions, la présence d’Airbus sur le sol américain le protègera également des fluctuations de la parité euro/dollar. En effet, puisque les avions sont vendus en dollar, l’avionneur sera moins exposé.

Une aubaine pour Alabama et ses habitants

Lorsqu’Airbus a évoqué son projet de s’implanter en Alabama, l’État lui a grandement facilité la tâche. Avec un taux de chômage plus élevé que dans les autres États des USA, il s’agit pour lui d’une véritable aubaine surtout que l’avionneur a déjà annoncé vouloir atteindre le millier de salariés dans un avenir proche. Pour qu’Airbus ne se désiste pas, Alabama lui a donc offert 150 millions de dollars de subventions publiques sous forme d’abattements fiscaux et d’aides directes. Le gouverneur de l’État, Robert Bentley, n’a d’ailleurs pas caché sa joie durant l’inauguration.

Des charges fixes faibles

Mobile est une ville portuaire de 195 000 habitants. Elle affiche le salaire minimum parmi les plus bas aux États-Unis et des charges sociales salariales faibles. Airbus a donc tout à y gagner.

Une nouvelle chance pour Airbus

Avec ce nouveau début aux États-Unis, Airbus espère effacer des mémoires l’échec de ses avions ravitailleurs datant de 2011. Il assure également qu’aucune délocalisation d’emploi de l’Europe vers les États-Unis n’est prévue puisque toutes les pièces des avions sont fabriquées sur le sol européen.

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