Sécurité aérienne : des zones qu’il faut absolument éviter
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Pour garantir la sécurité des passagers, les compagnies aériennes doivent, régulièrement étudier et mettre à jour leur plan de vol. La raison : les secteurs qu’il vaut mieux éviter de survoler sont de plus en plus nombreux. Certes, certaines zones aériennes ont été complètement interdites, mais trop souvent, les frontières restent floues. Et avec un contexte géopolitique toujours plus tendu, le ciel est de plus en plus embouteillé. Dresser ce plan n’est donc pas aussi facile qu’on le croit puisqu’il y va de la vie des passagers.
Quelques liens
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L’importance d’un bon plan de vol
Le 3 juillet 1988, l’armée américaine a abattu un avion d’Iran Air alors que l’appareil survolait le golfe persique. Elle a ensuite reconnu s’être trompée puisqu’elle a confondu l’appareil civil avec un chasseur iranien. Malheureusement, avoir reconnu l’erreur n’a pas ramené les passagers à la vie.
Le 17 juillet 2014, un Boeing 777 de la Malaysia Airlines qui avait, à son bord, 298 personnes, a été abattu par un missile alors qu’il volait au-dessus de l’Ukraine. Le tir n’a fait aucun survivant.
Le 28 juillet dernier, un Boeing 777 d’Air France a évité de justesse un missile tiré par la Corée du Nord alors qu’il volait en direction de Tokyo. L’appareil se trouvait à seulement 100 km du tir qui aurait pu être fatal. Ses 332 passagers peuvent se féliciter d’avoir échappé au missile.
Pour que pareil scénario ne se répète plus, établir un bon plan de vol est indispensable à toutes les compagnies aériennes.
Les zones à éviter
Suite à ce qui a failli se produire le 27 juillet, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a tenu à rappeler aux compagnies françaises que les zones aériennes des pays suivants sont à éviter :
- l’Ukraine, la Libye, la Syrie, l’Irak, le Yémen et la Corée du Nord : survol totalement interdit au-dessus de leur zone terrestre et maritime
- le Soudan, le Soudan du Sud, le Mali, la Somalie, le Pakistan et l’Afghanistan : ces secteurs peuvent être survolés, mais seulement au-dessus de 24 000 pieds d’altitude
Les restrictions coûtent cher
Même si les zones interdites ont été clairement établies, ce ne sont pas les seuls critères tenus en compte lorsqu’on doit établir un plan de vol. Il faut également éviter les contraintes météorologiques telles que les cyclones, les orages, … ce qui implique parfois des détours. Et malgré le changement de trajectoire, les pilotes doivent s’assurer que sur le nouvel itinéraire, ils pourront trouver des aéroports ouverts en cas d’atterrissage d’urgence à opérer.
Dans tous les cas, tous ces freins augmentent la quantité de kérosène à utiliser et donc le coût du vol. Une hausse qui peut se chiffrer à des millions d’euros sur une année.
D’autres contraintes possibles
A part les restrictions de vol et les contraintes météorologiques, il faut également tenir compte de quelques situations ponctuelles comme :
- le déplacement d’un chef d’Etat durant lequel aucun avion ne peut bouger dans la zone de passage ou d’atterrissage de l’avion gouvernemental
- le décollage d’une fusée ce qui implique un nouveau détour
- la réalisation de manœuvres militaires dans l’espace aérien
- le passage restreint autorisé par certains pays comme la Russie ou la Chine
Et bien d’autres encore comme le coût des redevances du contrôle aérien, particulièrement élevé dans certains pays.
Tout cela explique pourquoi plus de 200 personnes travaillent sur les plans de vol chez Air France. Bien sûr, elles utilisent des logiciels qui étudient ces données et les associent aux économies de carburant et aux durées des vols, mais cela reste une tâche fastidieuse et vitale.
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