Lancement de l’A 380 « néo » d’Airbus
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Comme toujours, Airbus reste un éternel indécis puisque sa décision de lancer une nouvelle version de l’A 380 vient de tomber. C’est Fabrice Brégier, PDG de l’avionneur européen lui-même qui a fait la déclaration que tous attendaient sans vraiment y croire.
Un « Non » vite expédié
Lorsqu’on lui a demandé pour la première s’il comptait lancer la version néo de l’A 380, Airbus a d’abord dit « Non ». Un non qui n’aura toutefois pas duré longtemps puisque quelques temps après, il s’est transformé en « Oui, mais ». Une autre réponse courante pour Airbus, mais que tout le monde sait déjà comme le précédent du « Oui » fatidique et le monde a vu juste, car le « Oui » est bel et bien de tomber le mois dernier.
Un scénario déjà connu
Même si la nouvelle a ravi plus d’une compagnie notamment celle des Emirates de Dubaï, elle n’a pas été une grande surprise puisqu’Airbus a déjà adopté le même scénario lorsqu’il a lancé les modèles « néo » de l’A 320 et de l’A 330. Selon les dires de Fabrice Brégier, la version « néo » du Super Jumbo sera opérationnel entre 2020 et 2025. Soulignons que les Emirates sont le principal client des A 380 d’Airbus puisqu’elle a commandé auprès de l’avionneur 140 avions sur les 317 produits. Entre Airbus et les Emirates, la collaboration promet alors d’être longue encore puisque la compagnie a déjà laissé entendre qu’elle pourrait en commander 100 à 200 de plus. Une bonne raison pour Airbus de ne pas laisser durer son « non » trop longtemps …
Le moteur : la grande inconnue du projet
Dans son interview, Fabrice Brégier a omis de déclarer le type de moteur qui alimentera son super Jumbo « néo ». Le moteur reste donc la grande inconnue de ce projet.
- Pour certains, il pourrait s’agir d’un réacteur moins gourmand que ceux actuellement utilisés par l’avionneur. Si le moteur du futur A 380 « néo » consommait 15 % moins de carburant, son autonomie serait plus longue et le coût d’exploitation serait moindre. En somme, il permettrait aux compagnies du Golfe de relier en un trait le monde entier, sans aucune escale.
- Pour d’autres, Airbus pourrait opter pour un moteur plus puissant afin d’allonger le fuselage. Cela permettrait à l’avion d’accueillir 1 000 passagers au lieu de se cantonner à sa capacité actuelle de 555. Dans cette seconde figure, la rentabilité sera également au rendez-vous.
Quel que soit le choix d’Airbus, la société devra peut-être choisir un seul fournisseur de réacteur afin de réduire les investissements notamment en termes de programme d’essais en vol.
Un investissement de trois milliards de dollars
Pour la conception de l’A 380 « néo », Airbus devra investir dans les trois milliards de dollars puisque de nombreuses améliorations sont programmées outre le moteur. Ce montant colossal servira alors à couvrir les dépenses relatives aux études, au développement et aux essais. Parmi les points que l’avionneur souhaite vérifier, on cite l’optimisation aérodynamique de l’aile. Selon les professionnels, cet investissement permettrait à Airbus de relancer la production de l’A 380 qui est en plein déclin même s’il lui reste encore 150 appareils à livrer.
L’A 380 : un avion qui a de l’avenir
Produire une version « néo » de l’A 380 ne peut être que bénéfique pour Airbus puisque cet avion est aujourd’hui considéré comme l’appareil de niche sur les liaisons mondiales. Avec une capacité supplémentaire de 100 sièges par rapport aux autres long-courriers, ce modèle pourrait rencontrer le succès aux quatre coins du globe à condition que le trafic aérien augmente et que certains aéroports multiplient leurs activités. Jusqu’ici, l’A 380 prédomine surtout en Asie et ce, même si les compagnies asiatiques hésitent à le faire voler. Avec un coût catalogue de 428 millions de dollars, on comprend aisément pourquoi.
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