Ryanair : histoire de la compagnie aérienne Ryanair
Compagnies aériennes
Ryanair est une compagnie aérienne d’origine irlandaise. Dès sa création, son créateur avait un objectif précis : faire la navette à travers l’Europe, mais à prix défiant toute concurrence. Depuis, la compagnie y est restée fidèle et continue aujourd’hui de faire le bonheur des voyageurs à petit budget. Retour sur l’histoire de cette compagnie considérée comme l’un des précurseurs des vols « low-cost » en Europe.
Création de la compagnie Ryanair
Ryanair a été fondée en 1985, à Dublin, par Thomas Anthony « Tony » Ryan. Ce dernier a donné son nom à la compagnie. Pour réaliser ce projet, il s’est associé à Liam Lonergan alors propriétaire du tour opérateur « Club Travel ». A l’époque, la petite entreprise n’avait qu’un seul avion qui effectuait la liaison entre Dublin (Waterford) et Londres (Gatwick).
Un contexte propice au développement de Ryanair
Il faut savoir que la société a été fondée dans un contexte particulièrement propice : la déréglementation du secteur aérien et l’arrivée sur le marché de gros porteurs.
Tony Ryan a effectivement profité de la déréglementation du trafic aérien pour débuter ses activités. La déréglementation a débuté aux Etats-Unis dès 1980 puis s’est petit à petit propagé en Europe. La date historique qui a permis à Ryanair de se développer c’est l’année 1992, année à partir de laquelle l’Union Européenne a autorisé les compagnies aériennes à opérer sur l’ensemble de son territoire. Cette ouverture du marché permet à la compagnie irlandaise d’étendre ses activités.
Une ouverture davantage favorisée par l’arrivée sur le marché de nouveaux gros porteurs à partir de 1970. A cette époque, Boeing régnait en maître puisqu’il était le seul constructeur pouvant construire des gros appareils d’une capacité de 366 à 524 passagers. Pendant près de 35 ans, il avait le monopole sur le marché jusqu’à ce qu’Airbus débarque avec son A380.
La mise sur le marché de ces gros avions par Boeing a donné naissance aux compagnies « charters ». Il s’agit, pour la plupart de voyagistes, de comités d’entreprises, de tours opérateurs, de clubs de vacances ou d’autres organisations de tourisme qui affectent ces gros avions sur des trajets précis. Certains étaient propriétaires de l’avion exploité alors que d’autres le louaient auprès de compagnie aérienne. Dans tous les cas, l’appareil était exploité sur une liaison précise et pendant une durée déterminée. L’objectif de ces compagnies « charters » était de vendre des séjours aux clients avec le vol inclut. Un concept qui séduit et qui leur permet de combler un maximum de places à bord.
Grâce à un taux de remplissage supérieur, les compagnies pouvaient se permettre de proposer des tarifs plus bas. Au fil des ans, les compagnies charters ont décidé de s’associer aux compagnies aériennes nationales en achetant seulement une partie de leur capacité. Petit à petit, le charter devient low-cost et c’est dans cette foulée que la compagnie Ryanair a vu le jour et a commencé à se développer.
Le low-cost c’est quoi ?
Ryanair a été l’une des premières compagnies aériennes à s’être lancé dans le low-cost en Europe, mais en réalité, cette tendance a débuté vers 1970 en Amérique du Nord grâce à la société Southwest Airlines.
Le low-cost poursuit un objectif précis : réduire au maximum le coût du voyage en supprimant les prestations superflues.
Ryanair est devenu un pro de ce système et ça marche, puisque malgré le très bas prix de ses billets, il est l’une des entreprises à afficher la meilleure rentabilité sur le marché actuel. Comment fait-il pour prospérer avec des billets allant jusqu’à quatre ou cinq fois moins cher que ceux des compagnies aériennes classiques ? Réponses plus bas.
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Le développement de la société Ryanair
A ses débuts, Ryanair n’avait qu’un seul avion allant de Dublin, au départ de Waterford vers Londres Gatwick.
Un an plus tard, en 1986, elle décide d’ouvrir une nouvelle ligne qui part toujours de Dublin, mais vers l’aéroport Luton International de Londres. Grâce à cette nouvelle liaison, Ryanair entre en concurrence avec Aer Lingus, considérée comme la compagnie aérienne nationale irlandaise et avec British Airways. Au départ, le gouvernement irlandais lui refuse l’agrément puisqu’il concurrence la société nationale, mais sous la pression de Margaret Thatcher qui prônait pour l’ouverture du marché, Ryanair finit par obtenir son agrément. Dès la première année d’exploitation, il se dote d’un second appareil pour pouvoir effectuer les liaisons sur les deux lignes établies.
La nouvelle direction de Michael O’Leary
Au fil des ans, le nombre de client augmente auprès de la compagnie, mais pas encore assez pour rentabiliser l’affaire. En 1995, la compagnie décide de recruter Michael O’Leary, tout juste 30 ans, mais avec un beau dynamisme pour redresser le bilan de la société. Sitôt au pouvoir, Michael O’Leary impose une nouvelle politique draconienne. Parmi les mesures imposées, on cite :
- La suppression de la classe business : la compagnie ne proposera désormais qu’une seule classe pour tous les voyageurs
- Une rotation plus élevée des avions : il fallait que les avions restent le moins longtemps possible à terre, car c’est sur le tarmac qu’ils coûtent le plus cher
- L’exploitation d’un seul modèle d’avion pour réduire les coûts d’entretien
- La suppression des prestations non essentielles comme la réservation des sièges
- La suppression de la distribution gratuite de boissons à bord
- L’utilisation des aéroports secondaires, car même si ces derniers proposent moins de services, ils proposent des prestations beaucoup moins onéreuses
Grâce à la politique d’O’Leary et à la dérégulation du trafic aérien européen, Ryanair commence à générer les profits et à s’implanter un peu partout en Europe.
Ouverture de nouveaux sièges et de hub
La compagnie irlandaise décide d’ouvrir un siège à Stockholm en Suède, à Paris, en Norvège et en Belgique … Evidemment, elle choisit des aéroports secondaires pour réduire les coûts.
Ainsi, lorsque vous volerez vers Paris, vous atterrirez à Beauvais, lorsque vous vous envolez vers Bruxelles, vous atterrirez à Charleroi, lorsque vous vous envolerez pour Londres, vous atterrirez à Stansted, lorsque vous volerez vers Toulouse, vous atterrirez à Carcassonne, lorsque vous vous envolerez pour Oslo, vous atterrirez à 110 km au sud de la ville, à l’aéroport de Sandefjord et ainsi de suite.
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Et dans les villes où la compagnie n’a pas de pied à terre, Ryanair souligne sa présence par la mise en place de « hub » ou de base dans les aéroports internationaux. Ces bases se chargent des services administratifs, des révisions du matériel, de la maintenance et du stockage. Elles ont une certaine autonomie vis-vis du siège générale de Dublin et peuvent ainsi instaurer une gestion plus localisée et plus rentable pour l’entreprise.
De nouveaux appareils
En partant d’un seul avion, Ryanair en possède actuellement 370 qui opèrent sur plus de 225 lignes. Conformément à sa politique de n’exploiter qu’un seul modèle d’appareil, la compagnie n’utilise que des appareils issus de la famille des 737 de Boeing dont les Boieng 737-800. Seul Dublin exploite encore un Boeing 737-700.
Tous les ans, la compagnie réceptionne une nouvelle commande de 50 appareils, soit environ un avion par semaine. Il faut souligner qu’à une certaine époque, Ryanair a fait entorse à sa règle en exploitant des avions de types ATR 42, BAC1-11 et un Boeing 737-200. Ces derniers étaient affectés sur des trajets courts et moyens. En 2011, Michael O’Leary a toutefois décidé de ne plus les utiliser puisque la compagnie disposait déjà d’une flotte importante.
Elle préfère se contenter des Boeing 737 et a déjà de nombreuses commandes de Boeing 737 MAX en cours.
La réservation en ligne
Ryanair ouvre son site web en 2000. A cette époque, la présence en ligne visait seulement à soutenir son service. Très vite, toutefois, la compagnie s’est aperçu que les réservations en ligne lui permettent de réduire les coûts rattachés aux agences directes. Elle décide alors de mettre en avant ce nouveau service en mettant en place le centre d’appel « Ryanair direct ».
Désormais, les réservations se font exclusivement en ligne ou par téléphone. Le service client est aussi réduit au minimum. Le jour du départ, le voyageur n’a pas de billet à présenter, mais doit seulement montrer son passeport puisque sa réservation a déjà été enregistrée.
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Les autres secrets de Ryanair pour générer les profits
Ryanair est passé maître pour multiplier les profits grâce à ses vols low-cost. Sous la direction de Michael O’Leary, chaque centime est économisé. Même si stratégie paraît draconienne, les efforts paient et les mesures instaurées apportent un bon retour sur investissement.
Outre les mesures déjà annoncées ci-dessus, il faut aussi savoir qu’en achetant un billet d’avion low-cost auprès de Ryanair (et de toute autre compagnie low-cost),
- Tout ce qui est à bord est payant : boissons (y compris l’eau minérale) et nourriture
- Le personnel touche un salaire moins élevé que chez les compagnies aériennes classiques, mais il bénéficie d’une commission à la vente de plats et boissons
- Les hôtesses se chargent elles-mêmes du ménage dans les avions
- Les vols sont plus fréquents avec une durée d’environ 25 mn entre le débarquement des passagers et l’embarquement du vol suivant …
Malgré la suppression des prestations normalement gratuites sur les autres vols, les voyageurs ne s’en plaignent pas. De toute façon, ils peuvent toujours emporter quelques encas sur eux pour ne pas avoir à se ravitailler dans l’avion. Grâce à cela, ils peuvent maintenir leur budget et rester dans des prix plus bas.
Du côté de la compagnie, beaucoup de voyageurs continuent d’acheter des victuailles auprès des hôtesses et en plus, dès que l’avion atteint 50% de sa capacité, l’entreprise dégage déjà des bénéfices.
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